Arthur Guérin-Turcq

Arthur Guérin-Turcq [ Doctorant ]

doctorant en géographie

Guerin-Turcq Arthur

arthur.guerin-turcq [at] entpe.fr

Sous la direction de Éric Charmes.

Sous la direction de Éric Charmes.

Thèses en préparation à Vaulx-en-Velin, École nationale des travaux publics de l’État , dans le cadre de École doctorale Sciences sociales (Lyon) , en partenariat avec Ecole nationale des travaux publics de l'Etat (Vaulx-en-Velin, Rhône ; 1975-....) (établissement opérateur d'inscription) depuis le 01-10-2020 .

Titre : Forêts et communs. La forêt périurbaine française, un maquis dans un écrin de verdure?

Résumé : La thèse montre le renversement entre les discours des individus sur la forêt perçue comme un bien commun, et les pratiques des communautés qui règlent la forêt comme un bien club. La défense contemporaine en France des forêts périurbaines comme biens communs traduit une volonté d’acquérir de nouvelles pratiques, des droits qui se veulent le plus souvent opposés aux processus de privatisation. Par «communs», on entend une gouvernance partagée qui permet aux habitants d’une même communauté l’usage collectif de la forêt. L’approche spatiale est centrale dans notre analyse des nouvelles enclosures forestières, sans pour autant réduire le sens de « commun » au seul accès libre. La forêt périurbaine demeure le terrain privilégié d’un questionnement empirique sur des tensions entre les usages liés à ce milieu où la pression foncière est renouvelée depuis les confinements de 2020. La thèse applique à la forêt périurbaine française la grille de lecture des « faisceaux de droits » d’Elinor Ostrom dans La Gouvernance des biens communs, ouvrage dans lequel l’économiste montre les bienfaits sociaux et écologiques de la gestion communautaire des ressources forestières dans le contexte rural des pays du Sud. Cependant, les entretiens menés dans le contexte périurbain français aboutissent à des résultats plus nuancés. Nous comparons trois communautés de forêt périurbaine au profil sociologique très différent, dont le régime de propriété peut être public, privé ou mixte : la forêt usagère de La Teste de Buch sur le Bassin d’Arcachon, la forêt de Rohanne sur le site l’ancienne ZAD de Notre Dame des Landes près de Nantes, et la forêt des Monts d’Or dans la banlieue aisée de Lyon. Dans chaque cas d’étude, la forêt est perçue comme un bien rival, c’est-à-dire que les activités traditionnelles d’un individu (chasse, cueillette, sylviculture) privent les autres de la jouissance de ce même espace, et qu’il est difficile d’exclure les potentiels usagers. A la différence des forêts rurales, la conversion des forêts périurbaines d’une fonction productive à une vocation plus récréative a pour principale conséquence de diminuer la rivalité et d’augmenter les dynamiques d’exclusion dans ces territoires. La forêt commune devient in fine bien club. Nous proposons une lecture politique des enjeux relatifs au partage des aménités forestières. En effet, derrière les paroles contestataires des individus se cachent des intérêts sociaux conflictuels au sein même des communautés d’usagers. Aujourd’hui, on observe l’augmentation de phénomènes de spéculation en forêt périurbaine française, révélateur selon nous d’une captation du commun dont le système de production de valeur bascule de la sphère économique à la sphère financière. Notre analyse montre ainsi l’importance des jeux d’échelles dans la redéfinition du commun afin d’adopter une réponse adaptée aux diverses menaces qui pèsent sur les espaces naturels périurbains.

Mots clés : Forêt - Communs - Territoire - Périurbain

Date de modification : 16 février 2024 | Date de création : 11 mars 2021 | Rédaction : FB