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Contexte et enjeux :

Nos sociétés sont confrontées à deux injonctions majeures : la transition écologique et la transition numérique. La première concerne le respect des limites planétaires, dont celles liées aux changements climatiques résultant de nos modes de vie, de production, de consommation et de transport dans la perspective d’un développement soutenable. La seconde dématérialise la mise en relation afin de réduire les coûts de production, de transformation et de commercialisation en favorisant une vie à distance. Pour les uns, la transition numérique est un outil au service du développement durable. Pour les autres, elle engendre des externalités négatives : extraction de terres rares, pollution de l’eau et de l’air, consommation énergétique importante et déchets électroniques.

L’industrie numérique prospère grâce à une recette simple : extraire les données personnelles et vendre aux annonceurs des prédictions sur le comportement des utilisateurs pour, in fine, piloter leurs consommations. D’aucuns dénoncent ainsi la transformation des modes de production au profit d’un «capitalisme de surveillance.

Les technologies numériques contribuent à la poursuite des objectifs du développement économique et social par la mise en place d’infrastructures, la sécurisation des investissements, la promotion de l’innovation et le développement de stratégies inclusives. Toutefois, elles ne s’avèrent pas toujours favorables à la mise en œuvre d’un développement durable. De nouveaux modes de production, de consommation et de socialisation portés par la transition numérique viennent impacter les systèmes complexes au sein desquels ces innovations technologiques émergent, en particulier les chaînes d’approvisionnement et les réseaux sociaux. L’économie de plateformes y joue sa partition spécifique orchestrée par une création de valeur davantage fondée sur la production, la circulation et l’analyse de données comportementales que sur la production directe d’aliments, de biens, d’aménités ou de services tant économiques que sociaux.

D’où la nécessité d’interroger l’interconnexion entre ces deux transitions tant d’un point de vue technique, économique, social, environnemental que culturel. Favorise-t-elle une hybridation ? Une complémentarité ? Une opposition ?

Résultats :

Contributions  de spécialistes de l’Ademe, de l’Arcep, de CFDT-Cadres, du Gis EcoInfo, de l’Ifip (TC9), de l’Institut Mines Telecom, d’INRAE, de l’Inria, de la MSH Paris Nord et de l’Uqam.

Perspectives :

Appel à contributions pour la publication dossier commun (https://journals.openedition.org/ticetsociete/7199)  entre les revues tic&société et Terminal traitant de ces deux processus en cours : transition numérique et transition écologique. Elles sont sondées sous des angles multiples : bilan social et environnemental, stratégies d’acteurs, ancrage territorial, dynamiques d’innovation et de transition, appropriation de la connaissance, systèmes d’information extra-financière, instruments de régulation et gouvernance.

Valorisation : la publication accueille des textes soit proposant une réflexion théorique, soit développant des analyses contextualisées et circonstanciées. Cette réflexion pluridisciplinaire engagée sur les opportunités offertes, les limites imposées et les résistances induites par la vie à distance offre une plateforme conceptuelle et méthodologique explorant compatibilités et incompatibilités entre transition numérique et transition écologique.

Références bibliographiques :

Carré D., Vidal, G. (2018). Hyperconnectivité. Enjeux économiques, sociaux et environnementaux, ISTE éditions, Londres, 130 p.

Cirac Claveras G., Gossart, C. (2015). « Enjeux et perspectives des données environnementales massives », Terminal, 117.

Desbois D., Gossart C., Jullien, N., Zimmermann, J.B. (2010). Le développement durable à l’épreuve des TIC, Terminal, 106-107.