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Les analyses ricardiennes de la valeur des terres agricoles sont devenues la pierre angulaire de la littérature sur l'évaluation des impacts du changement climatique sur l'agriculture. Toutefois, l'absence de stratégie économétrique formelle pour traiter les caractéristiques omises des terres agricoles a soulevé des doutes quant à l'identification de ces impacts. Cet article propose une méthode originale pour estimer les modèles ricardiens avec des effets fixes au niveau des parcelles afin de contrôler les variables omises confusionnelles. Plus précisément, nous utilisons des données françaises sur les ventes répétées au niveau des parcelles entre 1996 et 2019 pour étudier comment les différences de prix des terres agricoles entre deux dates de vente sont expliquées par les différences de conditions climatiques. Nous montrons que nos estimations ricardiennes répétées suggèrent des avantages plus importants du changement climatique que ceux trouvés avec les analyses ricardiennes standard. En particulier, nos estimations ricardiennes répétées indiquent que les étés plus chauds profitent à l'agriculture française, ce qui est en totale opposition avec nos estimations ricardiennes regroupées ou avec le reste de la littérature. Nos résultats ricardiens répétés sont robustes à plusieurs spécifications, définitions de la durée du climat et sous-échantillons. Nous fournissons des éléments suggérant que l'analyse ricardienne répétée est mieux à même de saisir le changement de culture en faveur de cultures à forte valeur ajoutée nécessitant des conditions de sol particulières (par exemple, les vignobles). Notre analyse répétée-ricardienne indique également que les avantages du changement climatique sont plus importants que ceux estimés à l'aide d'approches basées sur les conditions météorologiques à court terme, ce qui jette un nouvel éclairage sur les conclusions incohérentes de la littérature.

Référence :

Bareille, F.; Chakir, R.
The impact of climate change on agriculture: A repeat-Ricardian analysis
A paraître in : Journal of Environmental Economics and Management, (2023).

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